Sgen 46 Infos
Newsletter n°7 — 13 février 2006
Immigration : La CFDT demande le respect
des droits fondamentaux
Les mesures proposées par l'avant-projet de loi Sarkozy(1) sur l’entrée et le séjour des étrangers s’attaquent à un ensemble de
droits fondamentaux : droit de l’enfant, droit de vivre en famille,
droit à la nationalité. C’est inacceptable !
Pour la
CFDT, il faut sortir de l’instrumentalisation politique de cette question, en
faire un débat digne de ce nom.
De plus cette soixante et onzième modification de l’ordonnance de 1945,
démontre à elle seule l’inefficacité et l’incohérence de mesures qui
s’additionnent, et complexifient leur application par les agents.
Le projet se veut plus répressif, durcit l’obtention de titres de
séjours, instaure des droits indirects conditionnels, comme si l’immigration
actuelle ne reposait pas déjà sur une réglementation très stricte.
Il se veut aussi très utilitaire. Il pose le postulat d’une
immigration de travail, immigration qui permettrait « le choix » en fonction
des besoins des entreprises ; en particulier des grands groupes internationaux
qui se verraient pratiquement investis, par délégation, du droit de délivrer
des titres de séjour de 3 ans !
Cette immigration de travail, si elle doit avoir lieu, doit
reposer sur une concertation avec les partenaires sociaux. Elle ne peut être le
seul fait du ministère de l’intérieur et/ou des employeurs. Au moment même où
l’on nous propose le CPE, contrat si flexible qu’il invite les entreprises à ne
pas anticiper leur besoin de main d’œuvre, il serait là possible qu’elles
s’engagent sur des besoins à long terme !
(1) Le gouvernement a validé jeudi, lors d'un Comité
interministériel de contrôle de l'immigration (Cici) présidé par Dominique de
Villepin, l'avant-projet de loi sur l'immigration de Nicolas Sarkozy.
Un site
à connaître, à diffuser largement...
http://www.educationsansfrontieres.org
PPRE - PRE : Vous
avez dit « réussite éducative » ?
Nous avons eu à plusieurs reprises l'occasion de
critiquer l'empilement de dispositifs divers, sans cohérence entre eux. La
confusion est grande entre «PRE» et «PPRE», le risque d'inefficacité en raison
d'actions en parallèle sans coordination aussi.
Les Programmes Personnalisés
de Réussite
Educative (PPRE)
Expérimentés en 2005 2006
quelques circonscriptions(prioritairement au cycle 2 et au CE2), les PPRE
seront généralisés à la rentrée 2006.
La
loi du 23 avril 2005 prévoit, dans son article 16, qu'« à tout moment de la
scolarité obligatoire, lorsqu'il apparaît qu'un élève risque de ne pas
maîtriser les connaissances et les compétences indispensables à la fin d'un
cycle, le directeur d'école ou le chef d'établissement propose aux parents ou
au responsable légal de l'élève de mettre en place un programme personnalisé de
réussite éducative ».
Le
PPRE concerne tous les élèves éprouvant des difficultés durables ou des besoins
particuliers mais ne se substitue ni aux formes de pédagogie différenciée
pratiquées dans la classe, ni aux enseignements adaptés «qui répondent à des
difficultés scolaires plus globales, graves et durables » (handicap, troubles
de santé, troubles spécifiques de l'apprentissage... ). Dans les ZEP, « ces
dispositifs se conjuguent avec ceux existants ».
Le
PPRE peut aussi prévoir une prise en charge extérieure (exemple :
orthophoniste) et être utilisé pour signaler un enfant pouvant bénéficier des
Projets de Réussite Educative prévus par le Plan de Cohésion. Sociale.
Nos commentaires:
Le PPRE est un dispositif lourd
dont la mise en place ne manquera pas de poser une nouvelle fois la question de
la définition du temps de service des enseignants et du man- que de temps de
concertation. Enseignants et directeurs vont devoir se réunir pour définir le
programme et faire un bilan régulier sans que l'on envisage d'augmenter le
temps de concertation.
Dans les ZEP, où l'on peut
imaginer qu'elle vu concerner un nombre important d'élèves, cela risque de poser
des problèmes de coordination et provoquer la multiplication des réunions de
concertation.
Nous pouvons craindre, comme le
dit Philippe Meirieu, que le seul traitement de la difficulté scolaire par une
augmentation du soutien ne réussisse à résoudre les difficuités et provoque
«saturation et renforcement du rejet scolaire» des élèves «décrocheurs».
A aucun moment, il n'est question
d'une autre forme d'apprentissage qui permette à l'enfant de donner du sens au
savoir. Pour y remédier, Meirieu plaide pour «un détour par la culture» en
fustigeant le rejet actuel de la culture des «savoirs fondamentaux».
Le Projet de
Réussite Educative (PRE)
Le Projet de Réussite Educative s'apparente sur le
plan méthodologique, au Projet éducatif local. Il en constitue un volet
«discrimination positive».
Le
dossier de candidature s'appuiera sur un diagnostic du territoire, fera
l'inventaire des structures scolaires et éducatives, précisera quels sont les
partenaires impliqués et les dispositifs existants mobilisés et ceux qui seront
créés, notamment les équipes pluridisciplinaires de soutien et les internats de
réussite éducafive.
Le
Projet doit intégrer toutes les actions existantes si elles concourent aux
objectifs visés (Contrats Educatifs Locaux, Contrat local d'accompagnement à la
scolarité, Contrat temps libre du Contrat enfance, etc.).
Les moyens prévus par le ministère dans le cadre du
Plan de Cohésion Sociale pour parvenir à cet objectif sont importants. 31
millions d'euros ont déjà été engagés pour la mise en place de ce plan et à
terme un budget de 1,4 milliard d'euros devrait être investi en 5 ans.
Nos commentaires & quelques questions:
Quelle sera la nature des tâches
confiées aux enseignants ?
Il est prévu qu'ils procèdent au
repérage des enfants concernés au sein des établissements, même si Ici
difficulté sera traitée hors temps scolaire. Cela pose à nouveau la question du
temps nécessaire au travail en équipe, du renforcement des équipes REP / ZEP.
Dans une période de restriction budgétaire où tout nouveau dispositif ne semble
pouvoir se mettre en place que par un redéploiement des moyens, on peut
s'interroger sur la façon dont cela va être mis en place.
Quelle sera la place respective
des élus locaux et des institutions en matière de financement ?
Quels modes de régulation seront
mis en place par l'Education Nationale et par le Ministère de la Ville ?
Quelle sera la pérennité des sommes engagées ?
PPRE et PRE sont deux dispositifs qui n'ont pas la
même vocation. Le PPRE concerne le domaine scolaire et est mis en oeuvre par
les enseignants. Le PRE, mis en œuvre hors temps scolaire par une équipe
pluridisciplinaire, va tenter de remédier aux difficultés globales de l'enfant.
Les A.C.M.O.
Agents
chargés de la mise en œuvre des mesures concernant l’hygiène et la sécurité
Prévue dans
le décret de 1982 relatif à l’hygiène et à la sécurité du travail et à la
prévention médicale dans la fonction publique ; rappelée dans la
circulaire n°89-389 du 20 décembre 1989 relative à la désignation des agents
chargés d’assurer la mise en oeuvre des règles d’hygiène et de sécurité,
l’obligation de désigner ces agents n’était toujours pas effective en 2000 au
point de nécessiter une nouvelle circulaire : " Suite au constat
qui a pu être fait de la mise en oeuvre, souvent très inégale, selon les
académies, de ces mesures, il m’est apparu nécessaire de rappeler le mode de
désignation des A.C.M.O. et leur mission. "
Que font-ils ?
En aucun cas ces
personnels ne sont responsables : ils travaillent sous la responsabilité
du chef d’établissement, ou du chef de service. Ils sont chargés de l’assister
et de le conseiller dans la mise en œuvre des règles d’hygiène et de sécurité.
L’action de
l’ACMO revêt donc un caractère pratique : il veille à la bonne
connaissance des règles par les personnels, et donc à leur bonne application.
Il propose des mesures pratiques pour améliorer la prévention des risques.
Il doit concourir à l’élaboration de la politique de prévention et de sécurité,
à la recherche de solutions pratiques aux difficultés rencontrées, contribuer à
l’analyse des causes des accidents, participer à la sensibilisation et à la
formation des personnels.
Enfin, il est associé de plein droit aux travaux de la commission Hygiène et
Sécurité, où il dispose d’une voix consultative.
Par qui sont-ils désignés ?
Par le chef
d’établissement, ou le chef de service. Cette désignation peut être envisagée
lors d’une réunion de la commission Hygiène et Sécurité.
L’ACMO doit être destinataire d’une lettre de mission fixant la fonction qui
lui est confiée.
Quels sont les moyens de cette fonction ?
Aucun.
Souvent, l’Administration précise « qu’en aucun cas l’éventualité de
création de poste à ce titre n’est envisageable ».
Quelle action syndicale locale ?
Les ACMO ne
sont évidemment qu’un aspect du dispositif Hygiène et Sécurité. La désignation
de ces agents est un élément important pour qu’une politique locale de
prévention des risques soit effectivement mise en œuvre. Il convient donc
d’intervenir dans la commission Hygiène et Sécurité si elle existe, et au moins
au Conseil d’Administration, pour demander que cette désignation soit faite,
mais aussi qu’elle soit portée à la connaissance de l’ensemble des personnels,
afin que soit connue la personne référente sur l’ensemble de ce dossier.
Ce qu’en pense le Sgen-CFDT : L'académie de Montpellier s'est fixé
l'objectif de nommer un ACMO (Agent Chargé de la Mise en Œuvre des règles
d'hygiène et de sécurité) par circonscription. Pourquoi ne pas envisager de
généraliser cette initiative sur le département du Lot ?
Qu’as-tu vu ?
Qu’en penses-tu ?
(Cette rubrique est
alimentée par des analyses de nos adhérents et sympathisants…)
Listes
complémentaires : une émission contestable !
Ce reportage de Canal+ (date de diffusion: le 9 janvier dernier)
installe comme une évidence la pensée magique au cœur de ce qui est censé être
un reflet de la vraie vie. La pensée magique c’est cette forme de croyance qui
fait dépendre une situation d’une seule cause sur laquelle il suffirait d’agir
pour modifier le réel. Au fur et à mesure que les sciences éclairent la
complexe intéraction des causalités dans un quelconque aspect des actions
humaines, la pensée magique par son côté rassurant, sa régression infantile, se
développe complaisamment dans les médias.
Dans le
domaine qui nous occupe nous avions déjà le sympathique et consensuel
"instit" qui, tel un "poor lonesome cowboy", descendait de
sa monture mécanique pour régler en 90 minutes un drame humain bien
contemporain, quoique plus souvent rural qu’urbain, dont la juvénile victime ne
pouvait que susciter adhésion et compassion. Mais on était là dans une fiction
revendiquée et la plupart des télespectateurs émus comprenaient, au moins
intuitivement, que la réalité était nécessairement plus complexe. Le reportage
de Canal+ relève lui d’une manipulation malhonnête.
Il dramatise
de façon outrancière l’affectation de jeunes enseignants dans des classes avant
toute formation formalisée, et se scandalise du sacrifice potentiel des enfants
concernés. Sont passé sous silence ou minimisés les compétences personnelles
des stagiaires, les efforts d’accompagnement des IEN et conseillers
pédagogiques, les aides apportés par les collègues.
Le Sgen-CFDT a
suffisamment dénoncé le recours abusif aux listes complémentaires et leurs
conditions d’exercice pour ne pas être suspecté de complaisance.
Mais laisser
entendre que supprimer cette procédure améliorait tout de go le service rendu
aux élèves relève de la pensée magique. Le nombre élevé d’écoles et la gestion
des départs et arrivées de titulaires ne permettent pas de mettre, à chaque
rentrée, exactement le juste nombre d’enseignants formés dans les classes. Il
faudrait soit pratiquer systématiquement les surnombres - et que
n’entendrait-on pas alors - soit recourir à des précaires, à prendre et jeter
selon les besoins. L’amélioration de la situation se fera avec de meilleures
prévisions, un recrutement amélioré et un accompagnement plus intense et plus
rigoureux des indispensables recrutés sur le terrain.
Montrer cette
complexité demande une rigueur professionnelle des journalistes moins facile à
mettre en scène que la dénonciation mélodramatique d’un supposé scandale. Peu
importent les angoisses suscitées chez les parents éventuellement concernés,
les difficultés créées aux stagiaires, du moment que l’on a fédéré les
"yaka, fokon" dans la mise en accusation - Quoi de plus facile ? - de
l’abominable administration.
Ce soir-là, le café
du commerce avait pris domicile sur Canal+
Article
de Libération: Un sujet trop
caricatural sur la difficulté d'enseigner.
par Emmanuel
DAVIDENKOFF QUOTIDIEN : lundi 09 janvier 2006
Canal +, 22h20. «90 Minutes».
«Quand l'Education nationale sacrifie ses instits», de Bernard Nicolas et
Laurent Caujat, avec Marion Gay.
Scandale ? L'Education nationale
envoie chaque année quelques milliers d'enseignants non formés sur le terrain.
Au risque, qui ne se vérifie pas toujours, de les écœurer du métier et de
commettre des «dégâts sur les enfants», heureusement moins «irréversibles»
que ne l'affirme, sans l'étayer, le documentaire. Mais ne faisons pas la fine
bouche : le «mammouth» a bien cherché la volée de bois vert qui lui est ici
adressée, fût-ce au prix de quelques raccourcis hardis, voire d'erreurs
manifestes (cf. l'affirmation selon laquelle tous les ministres «suppriment»
des postes dans le primaire depuis dix ans).
Pourtant, ceux qui ont une
connaissance plus intime de l'école resteront sur leur faim. Car les «mensonges»
et les incohérences que dénonce le reportage dépassent le cas des enseignants
non formés ici stigmatisés. Les témoignages de débutants qui sont, eux, passés
par les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) expriment bien
souvent la même révolte, la même crainte de «ne pas y arriver», la même
autocensure quand il s'agit de cacher aux parents qu'ils s'apprêtent à confier
leurs enfants à de parfaits débutants, le même sentiment de désarroi face à des
élèves «dont personne ne veut» et face auxquels la République doit
pourtant mettre des professeurs (souvent les moins expérimentés).
Cette pénibilité de l'entrée dans
le métier ne touche pas 2 000, mais près de 30 000 enseignants par an, tous
niveaux confondus, dont beaucoup s'estiment insuffisamment formés pour assumer
leur mission. S'ils disent juste, le vrai scandale est là.
Actualités revendicatives
Avez-vous pris 3 minutes pour signer les pétitions en
ligne sur:
- Apprentissage de la lecture :
assez de polémiques, des réponses sérieuses !
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article.php3?id_article=966
- Non aux baisses de
recrutements aux concours de l’enseignement
http://www.sgen-cfdt.org/actu/article.php3?id_article=986
- Action contre la mise en place du CPE: Interpellez votre Député par mail pour le retrait du CPE !
Un modèle de lettre est
disponible sur notre site internet: http://sgencfdt.46.free.fr
Il vous suffit de faire un
copier/coller et d’envoyer vos craintes à nos députés… Pour le Lot, voici les
e-mails nécessaires:
mroumegoux@assemblee-nationale.fr
mroumegoux.depute@wanadoo.fr